vendredi 29 avril 2011

Soixante-dix, quatre-vingts... Trop compliqué, mais pourquoi?



Au Moyen-Âge, on avait coutume en France de compter de vingt en vingt.
Aussi trouvait-on les formes vint et dis (30), deux vins (40), trois vins (60), etc.
 
Dès la fin du Moyen-Âge, les formes concurrentes trente, quarante, cinquante, soixante se répandent victorieusement. Pourquoi l’usage s’arrête-t-il en si bon chemin ? Aucune explication n’est vraiment convaincante. Peut-être, tout simplement, a-t-on éprouvé le besoin de conserver la marque d’un ''calcul mental'' qui aurait été mieux adapté aux grands nombres (70=60+10, 80=4x20, 90=80+10).

Reste la part du hasard et de l’arbitraire, avec laquelle tout spécialiste de la langue sait bien qu’il lui faut composer...

C’est au XVIIe siècle, sous l’influence de Vaugelas et de Ménage, que l’Académie et les auteurs de dictionnaires ont adopté définitivement les formes soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix au lieu de septante, octante, nonante. Il est à noter pourtant que les mots septante, octante, nonante figurent dans toutes les éditions du Dictionnaire de l’Académie française. Encore conseillés par les Instructions officielles de 1945 pour faciliter l’apprentissage du calcul, ils restent connus dans l’usage parlé de nombreuses régions de l’Est et du Midi de la France, ainsi qu’en Acadie. Ils sont officiels en Belgique et en Suisse (comme en outre, dans ce pays, huitante).
Rien n’interdit de les employer, mais par rapport à l’usage courant en France, ils sont perçus comme régionaux ou vieillis.

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